Machine Rouge

avec Denis Lavant

03.02.2018
  • Heure : 20h30 ouverture des portes / 21h00 début du spectacle
  • Lieu : LaPéniche
  • Tarifs : Abonnés : 10€ / Réduit : 14€ / Sur place : 16€
  • App. Pass Culture
  • Points de ventes à Chalon-sur-Saône :
    - Sympathy For The Vinyl, 12 rue des Poulets
    - Rock'n art Café, 1 rue Pasteur

Un spectacle théâtral ? Atypique, sûrement. Ce que Denis Lavant et François R. Cambuzat ont recherché n’est pas le bon mot, la belle rime ni le contentement des belles âmes, mais cette sauvagerie magnifique, cette perte de soi en envolée, ce duende universel et gitan si proche du soufisme et si cher à Federico Garcia Lorca, sans lequel tout - la beauté, la technique, l’apparire - reste parfaitement inutile.

Plus par Lacenaire et Mallarmé, par Sylvie Brès et Miklós Radnóti que par Molière ou Shakespeare, Denis Lavant se battra cette fois-ci contre le texte et contre le bon ton, le duende régissant l’essor. Les improvisations de Denis Lavant : toujours, ou à chaque fois que l’envie l’envole. Au gré de ses lectures, aventures, de ses humeurs, au gré de ses rancoeurs. Pour éviter toute mise en place, toute habitude, tout respect du texte - et ainsi tout mata-duende. Suivre ses illuminations.

La musique, elle, n’est pas improvisée, mais écrite et d’acier, aux structures fidèles et implacables comme des décennies sans pain. C’est la base, la trame sur la laquelle repose la sédition. François R. Cambuzat en a soudé les arrangements, Gianna Greco en a fraisé les sub-basses. Les compositions évoluent pour déranger les voix, pour déstabiliser ce qui a déjà été dit ou fait, pour créer d’autres envies - surtout d’autres impulsions. Tout évoluera. Ainsi un chant ouïghour remplacerait un piston, un nay volerait un calcinateur. Guitares et ordinateurs.

Sans cette transe, cette extase emportant toute retenue, la parole ne serait que le spectacle de notre hypocrisie, de notre conservatisme, sinon de notre mort végétée. Et cela, dans un monde qui se devrait, merveilleusement révolutionnaire, serait d’une tristesse infinie sinon un crime sordide. Le théâtre sera l’arène d’une envolée fracassante, de pensées mises en mots par l’actuelle, la très-présente pré-révolution, ce formidable essai de bâtir une société. Ensemble, à ce qu’il paraît.

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